Héros et héroïnes,
de l’Antiquité à nos jours.

Le SESTA (Service d’Exploitation des Sites Touristiques de l’Ariège) organise régulièrement une exposition temporaire au dernier étage du Musée des Comtes de Foix, au pied du château. Afin d’attirer un public familial, ces expositions mêlent pop-culture et patrimoine, comme ce fut le cas pour “Épées de légendes” qui faisait le lien entre Excalibur et les sabres laser de la Guerre des Étoiles.

En janvier 2023, nous avons été sollicités par le SESTA afin d’intervenir sur la conception graphique de l’exposition “Héros et héroïnes, de l’Antiquité à nos jours”.

Hercule et Superman, Jeanne d’Arc et Wonderwoman, …

“Héros et héroïnes” s’attache à retracer les liens existants entre les Super-Héros des Comics et les figures héroïques de l’Antiquité, du Moyen-âge et de notre époque. Des figurines et des œuvres d’art moderne dialoguent ainsi avec des bas-reliefs, des sculptures, ou des objets d’époques.

Au moment de notre intervention sur ce projet, le SESTA accompagné du Service Conservation Patrimoine, Musées et Archéologie du Conseil départemental de l’Ariège étaient en cours de constitution de la collection de cette nouvelle exposition avec Eric Noguès, en charge de la scénographie.

Au vu du grand nombre d’œuvres à mettre en scène, les premières esquisses de la scénographie proposaient une circulation guidée à travers les époques avec une collection répartie de part de d’autres d’un couloir de visite. Chaque époque disposait ainsi de son espace permettant d’exposer les œuvres classiques associées à leurs pendants modernes.

Au cours de l’année différents aménagements autour de ce concept de circulation furent conçus par Eric Noguès. Plusieurs mises à jour furent effectuées en fonction des évolutions de la collection.

Éric Nogues, documents de travail

L’ambiance graphique de l’exposition précédente “Épées de légendes, d’Excalibur au sabre laser”, conçue par une autre agence, fut jugée trop chargée, masquant la collection sous un trop plein de décors.

Cette nouvelle exposition devait donc être épurée, légère, sobre tout en rendant hommage à la pop-culture.

Épées de légendes (2020)

À partir de ces éléments, nous avons proposé une première piste d’habillage des fonds de cimaises en juxtaposant, sous forme de collages, différents éléments graphiques. Chaque époque disposait ainsi de son illustration, mêlant les figures héroïques mythiques et les super-héros.

En complément, un système graphique permettait de différencier les époques à partir de couleurs, de polices de caractères et d’éléments graphiques propres à chaque période.

Après ces recherches jugées trop “muséales” et peu spectaculaires, la scénographie est profondément modifiée.

Le concept finalement retenu propose de concentrer la collection aux centres des pièces et de renvoyer les informations le long des murs. Un système de marquage au sol permet de faire le lien entre le contenu de médiation et les œuvres. Des suspensions disposées aux dessus des œuvres viennent délimiter les différentes périodes.

La circulation est aérée et ludique. L’accumulation d’œuvres et d’époques prend tout son sens. Les figurines sont traitées et valorisées comme des œuvres d’art à part entière.

Éric Nogues, document de travail

Les cimaises disposées en quinconce pour éviter les mauvais raccords deviennent finalement autant de pages de BD permettant de répartir les contenus explicatifs sur les murs.
Les peintures et les photographies sous cadres viennent rythmer la composition.

Sur les cimaises, les contenus de médiation sont traités en différents niveaux :
• En fond et en transparence, les cases de BD dans lesquelles viennent déborder les illustrations des héros mythiques traités à la façon des Comics sont imprimés sur de la toile Jet Tex pour un rendu texturé.
• Les cartels en dibond sont fixés à même la cimaise à proximité des œuvres.
• Et enfin, les panneaux didactiques également en didond sont en léger relief sur les cimaises.

Le noir, sobre et élégant, vient en contraste sur un fond principalement blanc.
Les 3 périodes sont identifiées par un code couleur : l’Antiquité est en or, le Moyen-Âge en argent et l’époque moderne est en bronze.

Recherches de style

En plus des cimaises, des suspensions, de la signalétique et des cartels (simples et développés) nous sommes intervenus sur différents espaces de la scénographie :

La montée d’escalier
L’exposition s’ouvre sur un Spiderman pendu la tête en bas dans la cage d’escalier du dernier étage du Musée. Nous avons habillé les murs en créant un décor en cases de BD et illustrations urbaines tramées, introduisant ainsi les éléments graphiques de l’exposition.

Le “Photobooth”
L’exposition se termine sur une mezzanine en retrait des espaces précédents. Nous avons conçu l’habillage graphique d’un “photobooth” permettant de se faire prendre en photo en couverture du Daily Planet en compagnie de Superman !

Nous avons accompagné Éric Noguès, scénographe et les équipes techniques lors des 10 jours de montage : repérages et emplacements des visuels, pose du marquage au sol, surprises, ajustements et choix de dernières minutes.

Plus d’un an de travail de la conception à la livraison du projet pour habiller plus de 180m2 de surface d’exposition avec près de 200 fichiers d’impression au total.

Un grand merci à :
Laurent Subra et aux équipes du SESTA et du Service Conservation Patrimoine, Musées et Archéologie du Conseil départemental de l’Ariège pour leur confiance,
Éric “le Boss” Noguès pour son expertise et son écoute attentive,
Picto Toulouse et Vibe Architecte pour la qualité de leur travail et leur professionnalisme,
Aurélien Serres @ Dites Bonjour Studio pour le reportage photo.